jeudi 19 février 2009

Check-up : L’orthodontiste 2

Quatre ans après ma dernière visite au lémurien, et malgré le système de contention savamment mis au point par le dentiste traître, mon incisive commença à foutre le camp vers l’avant. Après m’être fait réprimander par le second (« Mais c’est pas possible ! Qu’est-ce que tu fais avec ta mâchoire ? T’es entrain de foutre en l’air tout notre boulot !), je dus retourner chez la première. Ce n’était que juste châtiment pour avoir fait toutes ces choses idiotes et dangereuses avec ma mâchoire : l’ouvrir, la fermer ; n’importe quoi.
Je trouvai le lémurien amaigri. Ses yeux menaçaient de sauter des orbites, et les sourcils s’étaient figés en position martyr (comme le chat dans Shrek). Elle jeta un coup d’œil à ma bouche :
« - Bon… Soit on remet des bagues… (ndlr : j’avais 22 ans, pas 14) Soit on enlève les 4 dents et on met un bridge à la place (ndlr : j’avais 22 ans, pas 87).
- …
- Voilà.
- Mais pour quelle raison la dent avance-t-elle ? Je n’ai jamais eu les dents en avant, pourtant ?
- Ah bah ça, pourquoi, pourquoi… Pourquoi j’ai eu une pneumonie ? Pourquoi je n’ai pas pu travailler pendant un an ? Pourquoi je suis endettée jusqu’au cou ? Pourquoi ? Pourquoi ? C’est comme ça, c’est la vie, qu'est-ce que tu veux que je te dise. »
Le lémurien était passé en mode « no future », et j’avais accumulé assez de jugeote pour prendre la décision qui s’imposait : fuir.
C’est ainsi que je fis ma première visite chez Orthodontiste 2. Elle s’occupait de mon petit frère, et elle ne lui avait jamais proposé d’arracher toutes ses dents pour en mettre des fausses parce que finalement c’est plus simple, elle semblait faire montre de plus de subtilité dans sa pratique. Et en effet, elle me proposa simplement une gouttière à mettre la nuit pour que la dent se replace toute seule. Elle y posa cependant une condition.
« Ça ne sert à rien de traiter sans s’attaquer à la source du problème. Et la question que je vous pose, c’est : qu’est-ce que vous faites avec votre langue ? ».
Elle me fit promettre d’aller consulter un nouveau docteur d’élite pour répondre à cette épineuse question. A suivre : la saga des orthophonistes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire